L’expérience est fascinante, digne de certains films-documentaires qui nous ont déjà fait rêver. Pourtant, c’est notre réalité de quasi tous les jours depuis notre arrivée au Laos. Nous sommes aujourd’hui à Vientiane, contents de nous (re)poser un peu. Nous avons aussi retrouvé une connexion internet évidemment inexistante dans les villages. Voici en quelques mots, la vie rurale du sud et centre-sud Laos.
Ici comme au sud, les laotiens tiennent toute leur réputation d’un peuple chaleureux. Nous sommes les bienvenus et plus que cela. On ne parle pas encore lao et eux pas encore anglais, alors on continue de communiquer avec les gestes, des regards et beaucoup de sourires. On s’observe, on apprend à vivre ensemble et c’est ce que nous voulons nous offrir ainsi qu’à nos filles par ces expériences répétées chez l’habitant. « Mais maman, ces gens sont pauvres et ils nous accueillent quand même chez eux ! » : dit Anouck.
C’est un plaisir partagé à ce point ; qu’Anouck réclame de plus en plus souvent parfois même au chauffeur de bus avant de nous en parler : « Mister, homestay here ? Where, homestay, we want homestays ». Les parents d’accueil sont comme des grands-parents et les enfants comme des frères et sœurs et la maison comme leur maison. Les voisins comme leurs voisins et le village comme leur village. Mais ces plaisirs partagés cachent souvent une réalité dure pour l’habitant et un mode de voyage « à la dure » pour notre famille.
En effet, les familles qui nous accueillent sont généralement très pauvres, vivent simplement dans des maisons en bois ; les murs tressées en bambou souvent. La plupart travaille beaucoup pour s’en sortir (au moment où nous écrivons, il est déjà 20h30’ et la maman tresse des paniers en bambou pour cuire le riz). La journée qui commence vers 5h30’ le matin, est rythmée par les activités à la maison, au champ, d’artisanat ou de petits commerces ambulants. Même si la plupart des villages possèdent l’électricité, les habitants continuent d’aller chercher l’eau au puit et de se laver à l’eau froide. De notre côté, nous suivons le rythme effréné des villageois.
Réveillés vers 5h30’, le petit déjeuner au riz ou pâtes de riz nous est servi avec légumes et viandes ou omelettes, (lunch et dîner souvent similaires). Nos hôtes nous observent manger et mangent après nous.
Réveillés vers 5h30’, le petit déjeuner au riz ou pâtes de riz nous est servi avec légumes et viandes ou omelettes, (lunch et dîner souvent similaires). Nos hôtes nous observent manger et mangent après nous.
On part ensuite pour un petit peu d’école, mais en homestay ce n’est pas toujours facile, simplement parce que par ex nous n’avons jamais trouvé même une table ou une chaise dans la maison. Dehors, les coqs, poules, canards, cochons, vaches, tracteurs et autres éveillent trop de curiosité que pour se concentrer et… un simple 6x7= oooh papa, t’as vu les canards sur le bateau là près du mur… Alors on joue avec les enfants, on se balade dans le village, on observe les gens travailler et partage les activités quand c’est possible.
Nous rentrons à la maison et entamons le bain à la laotienne, nus sous un sarong, au milieu des canards qui pataugent dans le peu d’eau qu’ils trouvent au village et au milieu des regards amusés des villageois qui viennent aider les filles à se toiletter.
Nous observons la préparation de la cuisine traditionnelle.
Le soir après le dîner qui nous rappelle étrangement le petit déjeuner du matin et annonce le repas du lendemain au réveil, tantôt à l’étage de la maison sur pilotis, tantôt au rez-de-chaussée, nous retrouvons notre maigrelet matelas flaqué à même le sol. Une natte nous sépare du plancher troué et nous protège du vent frais de la nuit parfumée aux odeurs fermentées de la basse-cour qui se prépare pour une courte nuit, juste en-dessous de nous.
La nuit est le plus souvent agitée. Ici elle jacasse, aboie, caquette, grogne, siffle, chante, pleure, ronfle, pète, pisse ou rote même, entre les chiens qui hurlent, les coqs qui chantent, le voisin qui ronfle, le bébé qui pleure un peu plus loin ou les Laos qui carburent à la « beerlao » ou au « lao-lao » (deux breuvages que l’on ne refuse sous aucun prétexte ici). Nous n’échappons pas une nuit à la promenade nocturne entre le lit et la latrine souvent bien à l’écart et carrément plus éloignée quand elle est partagée entre plusieurs maisons.
Le matin, réveillés avant le soleil brûlant, nous ouvrons des yeux plus ou moins ronds et nous levons plus ou moins rapidement. Mais comment s’habiller alors, sans être surpris quand on dort au centre de la maison… L’intimité n’existe pas dans ce genre d’expérience. C’est parfois difficile pour nous mais ça semble ne poser aucun souci pour nos charmants hôtes. Ainsi, une autre journée commence. Une fois descendu du pilotis, la poussière est partout et nos filles en ont tous les jours jusque dans la bouche. Les enfants du villages prennent d’assaut la maison et s'arrachent les filles pour jouer avec elles, les prendre en photo, les emmener on ne sait où en moto ("Mais où sont Camille et Manon?" se demande-t-on sans pouvoir demander en lao ce qui se passe. Et les revoilà 1h plus tard "Papaaaaa, c'était supeeeer ! On a fait tout le tour de l'île en moto. On a acheté de la viande, des légumes et même du riz").
Tout ceci est un choix et il faut le vouloir. Nous avons rencontré pas mal d'étrangers qui comme nous devaient se décarcasser pour trouver des moments authentiques, entre les nombreuses opportunités de logements offertes aux voyageurs.
Ce bijou de Laos restera-t-il à ce point pur et authentique, gardant toute la valeur d'aujourd’hui ? Si pour une seule fois il ne pouvait s’agir de « la valeur de l’éphémère »… mais le Laos vise l’Union asiatique pour 2015 et injecte près de 80% du budget dans le développement des zones rurales les plus isolées. L’avenir parlera mieux que nous, mais entre-temps avec un peu d’effort (parce que le tourisme authentique ne viendra pas tout seul à vous, c’est vous qui irez vers lui) nous continuerons de vivre tout cela comme si on en revenait pas nous-mêmes… de ces 15 derniers jours, les 15 premiers au Laos.
Nous rentrons à la maison et entamons le bain à la laotienne, nus sous un sarong, au milieu des canards qui pataugent dans le peu d’eau qu’ils trouvent au village et au milieu des regards amusés des villageois qui viennent aider les filles à se toiletter.
Nous observons la préparation de la cuisine traditionnelle.
Le soir après le dîner qui nous rappelle étrangement le petit déjeuner du matin et annonce le repas du lendemain au réveil, tantôt à l’étage de la maison sur pilotis, tantôt au rez-de-chaussée, nous retrouvons notre maigrelet matelas flaqué à même le sol. Une natte nous sépare du plancher troué et nous protège du vent frais de la nuit parfumée aux odeurs fermentées de la basse-cour qui se prépare pour une courte nuit, juste en-dessous de nous.
La nuit est le plus souvent agitée. Ici elle jacasse, aboie, caquette, grogne, siffle, chante, pleure, ronfle, pète, pisse ou rote même, entre les chiens qui hurlent, les coqs qui chantent, le voisin qui ronfle, le bébé qui pleure un peu plus loin ou les Laos qui carburent à la « beerlao » ou au « lao-lao » (deux breuvages que l’on ne refuse sous aucun prétexte ici). Nous n’échappons pas une nuit à la promenade nocturne entre le lit et la latrine souvent bien à l’écart et carrément plus éloignée quand elle est partagée entre plusieurs maisons.
Le matin, réveillés avant le soleil brûlant, nous ouvrons des yeux plus ou moins ronds et nous levons plus ou moins rapidement. Mais comment s’habiller alors, sans être surpris quand on dort au centre de la maison… L’intimité n’existe pas dans ce genre d’expérience. C’est parfois difficile pour nous mais ça semble ne poser aucun souci pour nos charmants hôtes. Ainsi, une autre journée commence. Une fois descendu du pilotis, la poussière est partout et nos filles en ont tous les jours jusque dans la bouche. Les enfants du villages prennent d’assaut la maison et s'arrachent les filles pour jouer avec elles, les prendre en photo, les emmener on ne sait où en moto ("Mais où sont Camille et Manon?" se demande-t-on sans pouvoir demander en lao ce qui se passe. Et les revoilà 1h plus tard "Papaaaaa, c'était supeeeer ! On a fait tout le tour de l'île en moto. On a acheté de la viande, des légumes et même du riz").
Tout ceci est un choix et il faut le vouloir. Nous avons rencontré pas mal d'étrangers qui comme nous devaient se décarcasser pour trouver des moments authentiques, entre les nombreuses opportunités de logements offertes aux voyageurs.
Ce bijou de Laos restera-t-il à ce point pur et authentique, gardant toute la valeur d'aujourd’hui ? Si pour une seule fois il ne pouvait s’agir de « la valeur de l’éphémère »… mais le Laos vise l’Union asiatique pour 2015 et injecte près de 80% du budget dans le développement des zones rurales les plus isolées. L’avenir parlera mieux que nous, mais entre-temps avec un peu d’effort (parce que le tourisme authentique ne viendra pas tout seul à vous, c’est vous qui irez vers lui) nous continuerons de vivre tout cela comme si on en revenait pas nous-mêmes… de ces 15 derniers jours, les 15 premiers au Laos.
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