Shangrila, nous voilà enfin en plein coeur du pays tibétain !

Tatchitélé Shangrila !

Shangrila, ancienne capitale du Tibet, est l'étape tant attendue du voyage, celle qui nous plonge au beau milieu des prairies de yacks, dans les montagnes enneigées et au coeur de la culture tibétaine vécue au-delà des 3200m.

Il y a 10 ans encore, il n'y avait pas une route qui menait ici.  Les habitants étaient fermiers et éleveurs. Aujourd'hui, une nouvelle ville a été aménagée autour de la vieille ville bien conservée et que les tibétains font vivre par les commerces d'artisanats, des restos proposant de la viande de yack à toutes les sauces ou des danses traditionnelles chaque soir à 18h30'. Chaque soir, des centaines de tibétains dansent aussi dans la nouvelle ville et c'est encore plus authentique comme ambiance parce que les touristes ne s'en mêlent pas. Oui, Shangrila reste ancrée dans la tradition tibétaine, loin de vouloir plaire/paraître pour le touriste. Même le marché de la nouvelle ville vaut le détour.  On y vend les produits de la montagne et les couleurs des costumes traditionnels encore portés partout ici par les jeunes autant que les plus âgés, rendent à cette ville une atmosphère de jamais vu. 

Shangrila est riche. Ses habitants font fortune dans l'élevage des yacks, facilité par la topographie qui offre ici (et c'est rare dans la région) aux cheptels de vastes pâturages à proximité de la ville.  Une tête de yak se vend 1200$... c'est beaucoup d'argent. D'autres font fortune dans le tourisme (guesthouse, tours ou taxi) en plein essor depuis quelques 10 années. 

Ici c'est le printemps mais les sommets aux alentours sont encore blancs et le froid sec perdure. Nous vivons sans chauffage autour d'un feu allumé à ses heures (?!°), entre 2 et 15 C°. C'est dur, les rhums pointent leurs nez et les jouent des filles sont rougies et gercées comme celle des tibétains... mais nous savons que nous serons récompensés.

Nous ne sommes pas au Tibet autonome et cela nous permet de profiter pleinement de cette culture qui peut encore s'afficher sans trop de difficulté par ici. Les tibétains sont particuliers... on attend de mieux les connaître. Voici nos premiers pas chez eux...

Nous sommes installés dans la guesthouse de Becky et Kevin, un couple de chinois adorables qui parle anglais et avec qui nous avons d'intéressants et longs moments d'échange. Nous y rencontrons Dominique (un français qui travaille à Shanghai et est en vacances ici) et Maya (une chinoise de Shanghai aussi en vacances ici).  Nous passerons 3 jours ensemble, dans les activités puis le soir au coin du feu à discuter avec Kevin et Becky pendant que les filles dorment sous les plumes. Les soirées si sont instructives et passionnantes que nous découvrons chaque jour un peu plus les réalités de cette Chine passionnante dont on ne parle pas dans les guides.  Kevin nous tirera même le bouchon d'une bouteille de vin du pays, de 10 ans d'âge. Merci les amis pour ces si bons moments.

Ce matin-là, nous décidons de partir avec Dominique et Maya, pour une visite du monastère de Songzanlin situé à 7km de la vieille ville de Shangrila. 

Il ressemble étrangement au Potala. Planté au milieu de magnifiques monts pelés, ses dorures brillent au soleil en plein désert. Il inspire recueillement et Manon demande même de repasser dans les salles.
Mais il a été reconstruit de toute pièce par les Chinois. Au-delà de son imposante architecture, on sait qu'il ne transpire pas d'une grande authenticité tibétaine...

Ci et là un moine... mais où sont-ils?

Nous y passons un excellente après-midi en compagnie de Maya, Dominique et Jinn (une amie de Taïwan qui bosse pour TV5 chine). Après un pique-nique au bord du lac, nous le contournons et passons par la crête de la montagne au retour.

La ballade sous le soleil est plus que plaisante !

Le soir nous nous retrouvons autour d'un excellent "hot pot" tibétain. Au menu, thé au beurre de yack, viande de yack et une déco resto à couper le souffle. Nous sommes entourés de carcasses de yack séchées, de cornes, d'os et de peaux velues pendues aux murs.  Nous plongeons tous nos ingrédients dans le bouillon brûlant au centre de la table et... le festin est royal !

Le lendemain nous partons pour une petite ballade jusqu'à un temple situé au sommet d'une colline surplombant Shangrila.  Il fait venteux mais beau temps.  Nous sommes entourés par les familles de Max et Hélène et leurs amis venus passer des vacances avec eux. Les enfants profitent des drapeaux tibétains tendus au sommet des collines pour jouer à cache cache sous les milliers de prières qui s'envolent.

Ici, les prières volent au vent depuis le sommet des collines.

Un autre petit temple et ses peintures murales.

La vieille ville et ses tuiles de bois: vue de la colline.

Ci-dessus, le "Old town's golden temple".  

Il trône au-dessus de la vieille ville et est doté d'un moulin à prière 

si grand qu'il faut une vingtaine d'adulte pour le faire tourner.  

On y est arrivé avec l'aide des enfants hilares dans l'exercice.

Au sommet, à 4500m, il fait bleu mais venteux et très froid !

Le lendemain, nous prenons le "cable car" (téléphérique) avec Dominique et Maya.  On monte à 4500m d'altitude pour y contempler les sommets enneigés et au loin la "Meli snow mountain sacrée" que nous parcourerons dans une semaine.  Nous sommes entourés de touristes chinois armés de bombonnes d'oxygène, certains parés comme pour le pôle nord et d'autres plus coquets en haut talon et petite jupe... ah, nos amis les chinois !

On voit jusqu'à la Meli snow mountain...

Là-haut, le spectacle est à couper le souffle plus que l'altitude à laquelle on est habitué maintenant.  Les filles se confectionnent des boules de neige avec Maya pendant que nous contemplons les paysages avec Dominique.  

A défaut de pouvoir descendre depuis le sommet de la montagne jusqu'au lac (les gardiens nous en dissuadent en nous faisant croire que les ours pourraient nous attaquer, puis, face à notre déterminisme, nous ennuient avec une demande de signature de décharge), nous redescendons les 400 derniers mètres de dénivelé de la montagne à pied, avec des vues imprenables plongeantes sur la vallée de Shangrila.

Les vues sont magnifiques.

quand on ne se laisse pas distraire à autre chose de passionnant.

Les paysages sont lunaires.

Pique-nique et cartographie avec Dominque et Maya,

pendant que les filles s'improvisent une balançoire dans les plaines de yaks.

Manon passera toute l'après-midi à discuter avec Dominique.

La vallée de Shangrila est magnifique mais le climat y est rude.

Nous partons demain pour Nizu, un petit village perdu à 5h de route et de piste d'ici.  Nous voulons nous plonger dans la vie d'un village tibétain. Damien, un français, qui tient un restaurant avec sa femme depuis 2 ans et Constantin, un français qui est installé ici depuis des années et qui connaît bien la région ,nous recommandent l'expérience.  Si le temps nous le permet (il neige encore sur les cols ici), nous reviendrons de là-bas à pied, traversant la montagne par un col à 4200m, vers le Shudu lake, situé à quelques km d'ici. 

Ça promet encore beaucoup de plaisir !