L'important n'est pas de nous déplacer mais bien de nous élever. Nous voulons traverser la dernière

vendredi 10 mai 2013

Immersion dans le petit village tibétain de Nizu et caravane nomade en famille...

Nous quittons Dominique et Maya la veille au soir.  C'est toujours un déchirement quand on a pu partager autant de bons moments ensemble.  Mais par quelle coïncidence, nous rencontrons l'après-midi-même Maréva et Nils qui pointaient leurs nez à la guesthouse pour voir s'il restait un lit pour eux.  Arnaud les accoste et demande d'où ils viennent et où ils vont.  Il leur explique notre plan de départ le lendemain matin pour ce village perdu et leur propose de passer quelques jours là-bas avec nous, pourquoi pas... 

Ce lendemain matin, nous sommes assis dans le minivan avec eux pour 5h de route et de piste à travers les paysages splendides d'un printemps au Yunnan. Kevin, notre hôte, nous attend et nous rejoint à la voiture pour porter nos deux sacs par dessus la rivière jusqu'à sa guesthouse.  Nous ne sommes qu'à 2800m mais le paysage alpin nous porte corps et âme vers les sommets magnifiques et pour certains enneigés.  Le village est tibétain, ses habitants des fermiers animistes en majorité. Partout des animaux: poules, canards, cochons, petits chevaux tibétains robustes, mules, moutons et yacks en troupeau. On vit ici un autre temps et on découvre le tibétain de la campagne. Notre vision de ce peuple si particulier s'affine encore un peu. Nous y sommes bien et y passerons 4 jours en compagnie de Maréva et Nils avec qui nous échangerons des moments au combien précieux sur la philosophie du bouddhisme tibétain qu'ils suivent depuis plus d'un an, puis avec Kevin qui nous partage sa passion pour la région et les tibétains. Nils et Mareva nous accompagneront dans une série de questionnements que nous avons sur le bouddhisme et en particulier le bouddhisme tibétain qu'ils connaissent mieux. Nous n'avions pas imaginé grandir autant avec eux en leur proposant de monter dans notre minibus.  Nous sommes si heureux d'avoir pu ouvrir notre route à leur pas et notre esprit à leur vécu. Nous continuons de vivre à coeur ouvert à la rencontre (notre fil rouge du voyage). Nous nous nourrissons de cette simplicité de relations si intenses et en gardons tout le bon au plus profond de nous. On tentera d'expliquer dans un futur chapitre à quel point ce voyage est pour nous bouleversant à tous points de vue et tous le temps et les efforts que cela nous demande à deux et en famille pour rester centrer sans ex/imploser. C'est aussi une grande épreuve humaine que nous traversons, nous deux et les filles, chacun pour soi, mais aussi en couple et en famille. Mais revenons-en à Nizu...
La route est superbe et nous tentons de temps en temps de nous faire comprendre auprès du chauffeur (même cela n'est pas évident...) pour arrêter le véhicule et prendre quelques photos. Les paysages sont alpins, il fait chaud dans les vallées et frais sur les cols. Nous avons comme une sensation d'immensité et de vide autour de nous. Nous nous sentons quitter la civilisation et entrer dans la dure vie des paysans tibétains.


Ici les terres sont labourées à la charrue à yack.
Les vallées nous rappellent les Alpes.

Après 2h de piste, nous arrivons au village de Nizu !

Les paysans tibétains travaillent en cette fin d'après-midi. Ils promènent les yacks et ramènent le bois au village.
Nous profitons de ce séjour pour nous poser et nous imprégner de ce magnifique cadre de vie que nous offre ce petit village et sa nature.  La plupart des habitant ici ont trois maisons: une au village dans la vallée où nous sommes.  Une sur les plateaux d'alpage pour garder les troupeaux de yack, et une dernière en ville, plutôt un pied à terre. Nous prenons beaucoup de plaisir à observer les habitants dans leurs occupations quotidiennes.  La vie à la campagne  et à la ferme est rude. En plus des champs à cultiver et des corvées quotidiennes (entretien du feu pour la cuisine, nettoyage des cours et des étables, ...), les animaux doivent être nourris, soignés, sortis, mis en pâture ou abrités en fonction des conditions du climat. 
Ces rudes conditions de vie ont forgé chez eux les traits d'un peuple aux caractères particuliers: les tibétains sont ardus, courageux et travailleurs.  Ils tombent très rarement malades, ont horreur du chaud, préfèrent le froid, n'ont pas eu la chance d'être enseignés et sont impulsifs.  Ils sont réputés aujourd'hui comme les mongols d'hier, se tiennent à l'écart des chinois dans leur monde de tradition et de dévotion pour leur guide suprême, le Dalaï Lama.  Ils vivent l'instant présent.






Les troupeaux de moutons et de yacks sont partout.
Aujourd'hui, nous partons en ballade vers les pâturages en amont de la rivière. Nous apprécions la chaleur ambiante qui fait bourgeonner les arbres et fleurir les bouquets d'azalées et de rhododendrons.


Les filles vivent des rêves d'enfant, comme celui de conduire un troupeau en montagne

Nils et Mareva nous accompagnent et on discute énormément.
Le lendemain matin, au réveil...
Vue de notre chambre... quand on se réveille on rêve encore.

Ambiance à la guesthouse, chez Kevin c'est aussi la ferme.


Le vieux poêle tibétain nous réchauffe et sert de cuisinière.  
L'eau de la montagne que nous buvons chaude bouille en permanence dans les casseroles. 

On prend aussi le temps pour l'école...

avant de repartir s'aérer un peu et apprendre autrement !

Les vieilles femmes filent la laine de mouton et de yack.

 Le dernier matin, nous préparons l'expédition.  Il pleut encore mais nous décidons d’affréter 4 chevaux pour rentrer vers Shangrila à pied par la montagne.  Nous devons grimper de Nizu (2800m) jusqu'au col (4200m) et puis redescendre sur la plaine des yacks avant de retrouver le parc national en lisière du bois.  Un véhicule nous attend là pour nous ramener sur Shangrila.  Les conditions climatiques ne sont pas favorables, il pleut, neige sûrement en haut sur le col, fait froid mais nous habillons les filles en conséquence pour expérimenter les transhumances de ces nombreuses familles tibétaines.  Nous sommes prêts et saluons Kévin qui aura tant fait pour nous. Merci à toi!
Nils et Maréva nous accompagnent dans cette expédition.  Nous voilà partis pour plus de 6 heures de marche et pour plus de 1400m de dénivelé positif, accompagnés d'un petit couple tibétain pour seul guide. A nous l'aventure!






Nous traversons une forêt vierge magnifique.

Partout des azalées et du lichen sur les arbres.

Nous passons progressivement au-dessus des nuages.

Les filles sont courageuses, cavalières passionnées et exemplaires.

4200 m, une cabane délabrée pour un pique nique sous la neige.

Nous sommes au moins abrités du vent par les planches de bois.

On repart dans le froid, quelle vie mènent-ils ces tibétains!

Nous sortons de la forêt pour plonger sur une plaine de yacks.

On se croirait dans les décors de Yakari ! La bise nous brûle le visage durant la traversée de cette vaste plaine.

Derrière les plaines, les sommets enneigés.

Nous replongeons dans la forêt primaire pour le dernier tronçon.

Nous voilà arrivés à bon port. Merci l'équipe !
Nous sommes arrivés au terme du trek.  Bravo aux filles qui ont encore une fois compris ce que c'était de faire un bel effort, ont surpassé leurs peurs et dépassé la douleur de cette position assise 6h sur un cheval bravant la pluie, le vent et la neige.  Elles sont si fières d'elles.
C'est ici que nous quittons le petit couple tibétain qui dormira dans sa maison d'alpage (un petit chalet) et nous embarquons dans le minivan qui nous ramène à Shangrila. 





Nous traversons encore de magnifiques plaines de yacks.

Nous parcourons une partie du parc national, mais comme nous sortons du bois, nous ne sommes pas passés par la billetterie.
Le chauffeur nous calfeutre fenêtres fermées dans son véhicule et s'arrête occasionnellement pour nous laisser prendre des photos de ce beau parc.



Ici le fameux Bita lake.

Nous arrivons le soir à Shangrila, bien fatigués mais si contents d'avoir pu vivre cette traversée, guidés par de ce petit couple tibétain adorable. Nous reprenons nos marques chez Kevin et Becky, nous nous reposons et nous préparons, avant de repartir pour LA toute grande expédition vers la "Meili Snow Mountain".  
Cette chaîne de montagnes est sacrée et mythique pour les pèlerins tibétains. Elle comporte treize pics enneigés et si nous y arrivons, nous logerons quelques jours en son coeur. Pour y arriver, nous nous préparons à parcourir 6h de bus à travers les montagnes, 1h30 de minivan à travers des pistes de montagnes le long du Mékong et 6 heures de marche enfin, tout cela en 2 jours.
Les conditions physiques et climatiques seront-elles au rendez-vous? Le suspens est pour nous insoutenable... suite au prochain épisode...













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