Nous laissons ici une trace de notre retour paisible. Merci à tous ceux qui nous ont guidés tout au long du voyage. Avec le recul, on s'étonne de voir d'où on vient et ce qu'on à parcouru à travers les pays, à travers nous et à travers les Hommes que nous avons rencontrés.
Trois jours après notre arrivée, nous vivons
rassurés de retrouver de la sécurité et nos réseaux. Nous atterrissons chez
Maminou et Papy pour quelques jours, le temps de
récupérer la maison. Les filles sont enchantées. Nous sommes encore sous l’effet du décalage
horaire et nous nous sentons dans un "entre deux" comme si nous flottions. Nous sommes
si bien à vivre à fond dans le mouvement des retrouvailles de nos familles,
amis, habitudes culinaires, du quartier etc. Dans la mouvance, nous ne sommes
toujours pas passés revoir la maison située à quelques centaines de mètres de
là où nous logons. Comme si cela ne nous intéressait plus, même si on en parle
souvent. Mais Camille nous demande à répétition « c’est où la maison,
c’est quelle maison ? ». Alors Stop ! Cet après-midi-là Arnaud
dit à Catherine : « Il y a un truc qu’elle ne pige pas, je l’emmène,
il faut qu’elle voit la maison pour comprenne qu’on est chez nous pour y
rester».
En entrant dans la voiture, Camille demande à
Arnaud si c’est la voiture des amis. Il
lui explique que non, c’est bien celle de papa, maman, Anouck Manon et
Camille. Et là, elle s’écrie « quoi
papa, ça c’est not’voiture, rien qu’pour nous ? ». Elle ne peut pas le croire et au terme de mon
explication, elle s’écrie « waououououw, c’est génial ! ».
Entretemps nous sommes garés devant la maison.
Alors que son père la trouve si grande et si belle, cette maison,
Camille reste incapable de déterminer laquelle est la nôtre parmi celles qui
nous sourient. Elle a bel et bien tout
oublié… et en lui expliquant, elle dit à
nouveau « Mais papa, c’est une maison rien que pour nous ? C’est notre maison que pour papa, maman,
Anouck, Manon et Camille ». Là revoilà
contente à en faire des bonds de joie les poings serrés dans le gazon
frais. Elle a enfin compris de quoi nous
parlions tout le temps… « dans trois jours nous retrouverons notre maison »,
et trois jours plus tard…
L’instant fut difficile plus pour nous que pour les
filles qui se sont jetées aveuglément dans les chambres dont Manon avait oublié
les contours. Et nous restons là à deux,
sans savoir si ces espaces de vie privée seraient plus un poids ou un
soulagement dans notre vie à venir qu’on veut résolument ouverte vers
l’extérieur. Pendant près d’une semaine,
nous restons incapables de nous réjouir et encore moins de nous y attacher. Ce
fameux sentiment de détachement par rapport aux choses nous poursuit
inlassablement depuis des semaines ou des mois maintenant. Nous savons à quel point « le matériel
encombre l’esprit ». Le lendemain, l’ouverture des caisses à jouets
raisonne pour Arnaud comme les coups d’un gong qui annonce la fin d’une Vie, la
fin de notre Vie à 5 pendant 9 mois… Les filles hurlent de joie et éparpillent
de plus belle chaque objet sur le sol déjà encombré alors que Catherine ouvre
méthodiquement les boîtes de Pandore les unes après les autres cherchant ce qui
nous serait le plus utile et triant le surplus dans des « caisses
brocantes ». « Il faut que je trouve ces draps et les
essuies… ».
Retour alors à notre réalité d’antan ? A non,
de grâce, rien ne sera jamais plus comme avant.
Parce qu’au-delà de cette voiture et de la maison, des jouets, de nos
boulots, familles et amis, nous sommes littéralement imprégnés d’un nouvel art
de vivre que nous voulons à tout prix perpétuer ici pour nous cinq et pour tous
ceux que nous rencontrerons dorénavant. Nous sommes forts de l’intérieur comme
nous n’avons jamais été. On le sent
aussi chez les filles et quand on demande un matin à Anouck ce qu’elle a le
plus appris en voyage, elle nous répond après quelques secondes d’un grand
silence auquel on s’accrochait tous : « A Vivre maman… et apprendre à
mieux se connaître». Le cadeau est immense pour tout le monde autour de la
table. Elle venait de dire ce que tout le monde n’aurait mieux exprimé de ce
qu’il ressent profondément.
Dans les semaines qui suivent, nous trouvons qu’il y a un décalage total sur la façon de vivre les choses ici. Beaucoup de gens nous paraissent durs avec eux-mêmes et avec les autres. S'aimer/s'accepter et aimer/accepter l'autre sans jugement aucun, paraît souvent compliqué ici. Mais nous l’acceptons comme une différence qui n’empêchera pas la relation. Les gens semblent parler beaucoup de ce qu’ils amassent et sécurisent, sinon parler des autres. Nous sommes branchés sur des questions d’un tout autre ordre : « qui es-tu pour être ici maintenant ? ». Voici en fait la question qui tue. Les familles, copains ou collègues nous répondraient le plus souvent, mais tu rigoles ou quoi, c’est quoi cette question ? Et il y en a d’autres de ces questions qui nous ont nourris durant ces 9 mois, « qu’est-ce que la vie t’apporte comme bonheur et comme souffrance », « quelles sont tes peurs », « qu’est-ce que tu fais chaque jour pour te rendre heureux », « parle-moi un peu de toi ? », « comment vis-tu ceci ou cela au fond de toi ? », … ou pire encore « sais-tu qui je suis », penses-tu me connaître vraiment ? », « quelles sont mes plus grandes faiblesses selon toi »… Mais là le « gros blanc » est vite cassé par un « allé, santé vieux frère ! ». Et oui, il faut qu’on s’y fasse, qu’on redescende de notre petit nuage?
C’est terrible pour nous, parce que détachés du
matériel et accrochés aux discussions que nous avions là-bas avec tout le monde
et n’importe qui, nous devons accepter aujourd’hui de mettre de côté notre
chemin-nement pour retrouver plus de futilités.
Cet inconfort de flotter entre deux sans avoir encore trouvé notre place
est pesant… et nous le partageons autour de nous jusqu’à ce qu’un oncle nous
dise très justement, « mais, vous êtes comme un compost qui doit
maintenant reposer, sans attendre de savoir ce qui va repousser ». Notre tante explique encore « vous êtes
comme dans cette eau où l’on a remué le sable. Laissez-le se déposer et vous
retrouverez la clarté ». C’est
vrai, comme en voyage, il faut nous laisser nous dé-porter simplement, voir comment
la vie se présente, comment tout refait sans cesse éruption, se dépose, se décante et repousse
petit à petit à chaque instant. Nous profitons alors pleinement de chaque
seconde comme là-bas...ah, cet art de vivre. Nous enchaînons les activités en
famille, avec les amis, et y prenons un immense plaisir. Nous vivons pleinement
l’instant présent et tentons à chaque moment de nos pérégrinations, de vivre en
pleine conscience. On sent alors qu’on
reprend petit à petit le goût de la bonne nourriture, de la relation, des
retrouvailles en famille et avec les amis.
Nous vivions un vrai bonheur partagé en famille
jusqu’à ce matin, où Arnaud a dû quitter la maison pour partir au travail. Première grosse cassure qui s’impose à nous. Elle
est physique, n’a l’air de rien mais est fondamentale quand on a vécu à 5
pendant 9 mois sans se séparer. Alors on se pose la question de savoir quel est
le sens profond de tout cela. Evidemment,
il a la chance d’être passionné par son travail. Néanmoins, ce rythme
« vélo boulot dodo » ne fait pas partie de notre art de vivre nous
disons-nous. Chaque matin sans exception pendant plusieurs semaines, les trois
filles se réveillent et se jettent à la fenêtre qu’elles ouvrent sur la rue
pour crier à son départ « papa, on t’aime très fort, tu vas nous manquer,
reviens vite jouer avec nous, on n’aime pas quand tu pars travailler,… ».
Oh, l’enfer est sans doute de devoir faire des choses contre vitales à nos
yeux. Voilà Arnaud petit à petit envoyé sur orbite et revenir faire de petits
tours sur terre de temps en temps. Non
pas que ses horaires soit excessifs que du contraire, mais même en partant
à 8h20 et revenant à 17h, il a la sensation profonde de ne plus rien
capter d’aussi intense de sa vie en famille. Catherine, restée à la maison avec
les filles continue de profiter pleinement et de grandir si fort que les filles
le lui rendent bien. « Oupsi »
aime dire Manon, comment continuer de grandir si fort en famille avec de telles
contraintes… En même temps, on ne va pas tout changer trop vite…
Et puis dans quelques jours c’est la rentrée des
classes pour les filles si impatientes et le retour au boulot pour Catherine
qui se demande à quelle sauce elle sera mangée. On se prépare à essuyer les
deux prochaines vagues qui s’imposeront à nous. Mais au-delà de tout, on sait comment on veut vivre, enfin qu’on aimerait vivre. On sait au moins qu’on
peut vraiment se faire confiance et se partager n’importe quelle question. Nous sommes incroyablement proches entre nous
et curieux de notre perception des choses ou d’échanger sur nos avis. Nous prenons tous les 5 le temps, un temps
énorme qui rassure l’autre et continue de lui souffler à l’oreille jusqu’au
fond du cœur « je t’aime tellement, tu peux compter sur moi pour
vivre chaque seconde de ta vie».
Attention, il vous reste un jour avant la rentrée :-)))
RépondreSupprimerUn vrai plaisir de vous voir !
Steph
Bisous Steph c'était tellement bon de te retrouver ! Les filles nous ont sorti:"en tous les cas, on préfère 10 fois mieux l'école que le voyage...".
RépondreSupprimerEh eh vos 3 merveilles s'adaptent à tout ! C'est magique !
RépondreSupprimerVa falloir que l'on se revoit très vite... je pars au Népal en novembre (1er coup de coeur grâce à votre expérience/site).
Bise à tous, Steph
Je vis à Madagascar (Afrique de l'Est), et la vie vaut la peine d'être vécue confortablement pour moi et ma famille maintenant et je n'ai jamais vraiment vu la bonté me montrer autant dans ma vie car j'ai traversé un problème aussi sérieusement que mon fils a trouvé un terrible accident depuis deux semaines, et les médecins déclarent qu'il doit subir une opération délicate pour qu'il puisse marcher à nouveau et que je n'ai pas pu payer les factures, puis votre opération est allée à la banque pour emprunter et me rejeter en disant que j'avais pas de carte de crédit, à partir de là, j'ai couru vers mon père et il n'a pas pu m'aider, puis quand j'ai parcouru les réponses de Yahoo et je suis tombé sur un prêteur, M. Benjamin Breil Lee, offrant des prêts à un taux d'intérêt abordable, je n'avais pas le choix mais pour faire un essai et, étonnamment, tout cela ressemblait à un rêve, j'ai obtenu un prêt de 110 000 $ pour payer la chirurgie de mon fils, puis j'ai trouvé une entreprise confortable pour m'aider à continuer. Je remercie Dieu aujourd'hui est bon et vous pouvez marcher et travailler et le fardeau est beaucoup plus lourd pour moi et nous pouvons bien nous nourrir et ma famille est heureuse aujourd'hui et je me suis dit que je pleurerai à haute voix dans le monde des merveilles de Dieu à moi à travers ce prêteur craignant Dieu M. Benjamin Breil Lee et je conseillerais à toute personne ayant un besoin sérieux et sérieux de contacter cet homme craignant Dieu sur lfdsloans@lemeridianfds.com ...... lfdsloans@outlook.com via .. et je veux que vous priez tous pour cet homme pour moi ou que vous discutiez avec lui sur WhatsApp + 1-989-394-3740.
RépondreSupprimerJe vous remercie